La recharge rapide nuit-elle à la batterie ?
La recharge haute puissance à plus de 100 kilowatts est une habitude courante pour les conducteurs de véhicules électriques parcourant de longues distances ou n'ayant pas accès à une borne domestique. Pourtant, la recharge rapide est souvent perçue comme dommageable pour la batterie, réduisant sa durée de vie. Mais qu’en est-il réellement ? Les recherches récentes révèlent des résultats surprenants, que nous vous invitons à découvrir dans cet article.

Les batteries vieillissent réellement
L'incertitude concernant la durée de vie des batteries des voitures électriques est l'une des raisons du ralentissement actuel des ventes de ces véhicules. La crainte de ne plus pouvoir revendre une voiture après quelques années en raison d'une batterie affaiblie dissuade encore de nombreux acheteurs potentiels. En réalité, les batteries vieillissent, et leur capacité utilisable diminue avec le temps. Ce phénomène est appelé la dégradation et est influencé par l'âge calendaire, le nombre de cycles de charge ainsi que les températures extrêmes auxquelles la batterie est exposée à cause des conditions météorologiques, de la recharge ou du style de conduite. Toutefois, plusieurs tests à long terme effectués sur un grand nombre de véhicules montrent que la dégradation est nettement moins importante que ce que l'on craignait.
Quel est l'impact de la recharge rapide sur la dégradation ?
Même en tant que fervents défenseurs de la recharge rapide, nous devons admettre que la charge et la décharge rapides peuvent avoir un effet sur les cellules de la batterie, en raison de facteurs chimiques. Un phénomène spécifique à la recharge rapide est la formation de dendrites. Les courants élevés peuvent empêcher une répartition homogène des ions lithium dans l’anode, provoquant un dépôt de lithium métallique à la surface, qui forme des structures en forme d’aiguilles appelées dendrites. Le lithium ainsi immobilisé ne peut plus stocker d’électricité, ce qui réduit la capacité de la batterie. |
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La pratique est plus optimiste que la théorie
Voilà pour la théorie. Dans la pratique, le tableau est étonnamment différent. Les données actuelles de 13 000 modèles Tesla et une étude de P3 sur plus de 7 000 modèles différents de voitures électriques suggèrent qu'il n'y a pas de lien significatif entre le comportement de charge et la dégradation de la batterie. De manière générale, le vieillissement des batteries est moins prononcé que prévu. Même après plus de 200 000 kilomètres, la capacité de la batterie reste en moyenne à 87 %, même en cas d’utilisation intensive. La dégradation est la plus forte durant les 30 000 premiers kilomètres, avant de ralentir par la suite. On peut donc supposer que la plupart des batteries dureront plus longtemps que les voitures elles-mêmes. Concernant les habitudes de recharge, les données terrain montrent que même une recharge rapide fréquente n’accélère pas la dégradation plus que d’autres facteurs. Cela est notamment dû aux systèmes de gestion des batteries des constructeurs, qui optimisent les cycles de charge et de décharge afin de protéger les cellules.

Quels facteurs influencent le vieillissement des batteries ?
Comme mentionné au début, les batteries sont inévitablement sujettes au vieillissement. Même lorsqu'un véhicule électrique n'est pas utilisé, des températures élevées de plus de 60 degrés et un état de charge élevé, c’est-à-dire une tension élevée, peuvent nuire à la santé de la batterie. Lors de l’utilisation, les habitudes de recharge et de conduite jouent également un rôle. Une décharge complète fréquente ainsi qu’une recharge systématique à 100 % sont moins favorables, tout comme une accélération forte ou une conduite prolongée à haute vitesse. Bien que la dégradation ne puisse être évitée totalement, il est possible de préserver une batterie en adoptant de bonnes pratiques.
Cinq conseils pratiques pour préserver votre batterie
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